Histoire de l’IPHB et l’ours

Les partenaires rassemblés au sein de l’IPHB avaient pris le parti de la cohabitation avec l’homme et de la gestion en patrimoine commun de la population d’ours. MAIS…

L’histoire du renforcement de la population d’ours par l’IPHB

L’IPHB a été créée en 1994 pour mettre en place la Charte de développement durable des vallées Béarnaises et de protection de l’ours.

  • Avec un nouveau mode de gestion participative qui (re)met les acteurs locaux au cœur des dispositifs de gestion de leur territoire.
  • Dans les domaines du pastoralisme, de la forêt, de la chasse et de l’ours

Les partenaires composant l’IPHB ont pris diverses mesures et sont même arrivés à envisager la réintroduction de l’ours. Un Pacte d’objectifs, véritable projet de territoire, visant à renforcer les activités pastorale et sylvicole + à renforcer la population d’ours par l’arrivée de 2 femelles, a été voté en 1996 puis en 1997.

Dossiers, voyage d’études… tout était prêt. L’Association des Éleveurs Transhumants des 3 vallées Béarnaises avait donné son accord. Mais l’État les a empêchés de le faire. La Ministre de l’Écologie a rejeté ce projet de territoire et a ainsi empêché l’introduction de 2 femelles.

"L'Etat a commis là une erreur politique historique"
a dit Jean Lassalle

Les projets de renforcement de la population d’ours de l’IPHB s’inscrivaient dans un grand projet de territoire

En même temps, l’État a introduit 2 ourses dans les Pyrénées Centrales, créant de très vives réactions d’opposition.

Puis en décembre 2004, lorsque que la dernière femelle ourse du Haut-Béarn fut tuée « en situation de nécessité » par un chasseur, l’IPHB décida de nouveau, par avis unanime de son Conseil de Gestion Patrimoniale, d’introduire 2 ourses. Sous réserve de l’accord des instances locales, communes, Chambre d’Agriculture, Association des Eleveurs Transhumants des 3 vallées Béarnaises, Fédération des Chasseurs, Département, Région et Comité de Massif.

Au mépris de cette démarche d’adhésion locale, le Ministre de l’Environnement décida l’introduction prochaine de 15 ours, percutant et cassant de nouveau la dynamique locale lancée par l’IPHB.

  • Les membres de l’IPHB se sont déclarés opposés à la méthode de réintroduction et de gestion de l’ours de l’État. La Ministre de l’Ecologie a alors retiré la compétence ours à l’IPHB.
  • Depuis 2005, les membres rassemblés au sein de l’IPHB se sont invariablement déclarés opposés aux initiatives de l’État de renforcement d’ours en argumentant chacune d’elle.

Actions concernant l’ours

Suivi de l’évolution de la population

  • En 1996 : Étude de Christopher Servheen « L’état des lieux de la population d’ours et de son habitat ». Nombre d’ours identifiés : 5 adultes + 1 ourson soient 4 mâles + 1 femelle
  • En 2004 : « Évaluation partagée de la population d’ours ». Nombre d’ours identifiés : 5 adultes + 1 ourson de l’année soient 4 mâles + 1 femelle
  • Suivi de la population d’ours par l’équipe de l’IPHB dans le cadre du Réseau Ours Brun. Ouverture du suivi ours aux valléens et recueil de leurs témoignages
  • Limitation de la fréquentation des pistes sylvo-pastorales : 44 accès réglementés, 64 accès avec installation de panneaux de sensibilisation du public

Chasse, création du Groupement Cynégétique Montagne

  • 21 réserves de chasse volontaires : 5 500 hectares. Battues interdites en zone à ours à certaines dates
  • 17 réserves de chasse et de faune sauvage : 4 600 ha
  • 7 réserves de société : 2 100 ha
  • Déplacement volontaire de zones de chasse : reports ou annulations de la chasse en 1995, 1998, 2004

Amélioration trophique

  • Plantation de 5 000 arbres : fruitiers (pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers, néfliers, chênes, châtaigniers), résineux (pins à crochet, pins sylvestres)

Sensibilisation

  • Communication et sensibilisation sur la cohabitation : édition de dépliants

Autres actions concernant la cohabitation ours / pastoralisme

  • Mise en place d’outils de sécurisation des troupeaux en estive :
    • 24 estives équipées de clôtures de protection
    • 24 estives équipées de spots d’effarouchement fixes ou mobiles.
  • Muletage – pour compenser l’absence de pistes
  • Héliportages – pour compenser l’absence de pistes
  • Hélitreuillages des animaux accidentés viables – pour compenser l’absence de pistes
  • Choix de solutions de dessertes adaptés : chemins pour minitracteurs
  • Opération Locale Agri-Environnement – pour reconnaître les savoir-faire des bergers. Opération terminée en 2002
Voir actions concernant le pastoralisme

Actions concernant la cohabitation ours / exploitation forestière

  • Prise en compte des habitats pour toutes les coupes de bois
  • Exploitation forestière avec adaptations de dates/vie de l’ours
  • Débardage des bois par câble forestier aérien
  • Organisation collective de l’affouage
  • Blocage des pistes de débardage après les chantiers d’exploitation
Voir actions concernant la forêt

Actions concernant la cohabitation ours / chasse

  • Déplacements volontaires de zone de chasse ou reports ou annulation de la chasse. 3 années : en 1995, 1998, 2004

Pour aller plus loin

Carte des enjeux